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Collection « Poiesis »

Victor Martinez
144 pages, 14 x 21 cm, cousu
ISBN 978-2-87317-427-9
17 €, 2014
Commande : https://www.exhibitionsinternational.be/documents/catalog/9782873174279.xml

À l’explosif est un seul poème de près de 70 pages constitué par des laisses horizontales de disposition et de forme relativement régulières. Le principe générateur du texte est fourni par le titre, qui dit la déflagration continue devenue calme et silence. C’est la formulation du vivant. Le langage ici atteint se produit par évidement des significations, disqualification des sémantèmes. La déliaison l’emporte sur l’articulation signifiée. L’hypothèse d’un tel langage est qu’il dise mieux la tenue du monde et des choses que la légalité et l’autorité des signes. ce recueil fondé sur une hypothèse linguistique est extrêmement charnel. Une forme d’abstraction violente la série des énoncés en conservant intacte une tranquillité des surfaces. L’oubli structure davantage que la mémoire. Cette poésie de la destruction des signes est dans la continuité de certaines filiations, de Paul Celan à Jacques Dupin ou Guy Viarre. C’est une poésie de l’urgence qui saisit le monde contemporain en son centre vide, et retourne le stigmate. Le détruit apparaît comme une autre formulation de l’intact. Les thèmes de l’enfance, de la nature, du froid, de l’identité et de l’altérité parcourent le recueil et ancrent un parcours de lecture rythmé, tonique, inattendu. Le texte est fourni mais conserve l’aération de la respiration. Le vers n’est plus le vers et la langue atteint à un état propositionnel qui rappelle le Tractatus de Wittgenstein. c’est au croisement d’une forme de poésie grammaticale, de poésie directe et de poésie (contre-)lyrique qu’il faut situer cet ouvrage.

Victor Martinez, né en 1970 dans le sud de la France, est poète, traducteur (Antonio Machado, Francisco de Quevedo, Juan Ramon Jiménez ou Léopoldo Maria Panero), essayiste et docteur en langue, littérature et civilisation françaises de l’université de la Sorbonne-nouvelle-Paris 3. il travaille actuellement comme membre associé au laboratoire de recherches Alithila de l’université Charles de Gaulle-Lille 3. Ses recherches portent sur les poésies et les poétiques contemporaines. Ayant publié plusieurs volumes de poésie et collaboré à de nombreuses revues de poésie, il a publié un essai sur André du Bouchet. Poésie, langue, événement (Rodopi, 2013) et édité des textes du même auteur Un mot : ce n’est pas le sens (vvv, 2013). Son travail de poésie a été récemment recensé dans Europe (n° 993-994) et CCP (n° 18).